Incendies de Los Angeles : la réglementation est-elle la solution ou le problème ?
Les incendies de Los Angeles ont ravagé une superficie de 16 425 hectares, soit 164 km², dépassant largement la taille de Paris intra-muros (105 km²). Les conséquences financières de cette catastrophe sont d’autant plus importantes que l’offre d’assurance incendie est très limitée dans cette région, ce qui explique les appels à lever les contraintes réglementaires afin de reconstruire rapidement.
Les incendies : un problème collectif
Les récents incendies à Los Angeles illustrent que ces catastrophes constituent un défi collectif, tant pour leur prévention, leur gestion que pour leurs conséquences. L’ampleur de la catastrophe a également montré que les moyens nécessaires — eau, moyens matériels et humains — pour gérer les conséquences des incendies relèvent plutôt de l’État, voire de la coopération internationale.
La prévention : essentielle et économique
Les premiers retours indiquent que la prévention à Los Angeles était insuffisante. En comparaison, l’Europe et la France affichent de meilleures pratiques. Sur le long terme, elles enregistrent moins de catastrophes et d’ampleur moindre. Certes, le coût de la prévention peut sembler élevé à court terme. Mais avec l’augmentation des incendies en fréquence et en intensité, investir dans la prévention reste plus économique que financer les reconstructions répétées.
La réglementation : le problème ou la solution ?
Sous le choc émotionnel, certains plaident pour alléger les réglementations afin de reconstruire rapidement et à moindre coût. Cependant, cette approche pourrait aggraver le problème, rendant les incendies plus fréquents et plus destructeurs. Les incendies, comme d’autres manifestations du changement climatique, nécessitent des réponses collectives. La réglementation est donc indispensable. La vraie question n’est pas de savoir si elle est utile, mais quelle réglementation adopter pour conjuguer prévention, résilience et adaptation.
L’inassurabilité : un signal d’alerte
Dans la région de Los Angeles, l’assurance incendie était limitée et coûteuse. Même les plus riches perdent leurs biens sans possibilité de protection adéquate. Ce recul de l’assurabilité reflète l’échec des mécanismes de décision collective et d’une réglementation adaptée. Pour éviter une situation similaire en France, il faut tirer les leçons de ces failles. Des mécanismes de solidarité ou des obligations d’assurance sont nécessaires pour gérer les conséquences à court terme, mais seule une amélioration des règles et des efforts préventifs permettra une réponse durable.
Conclusion
Le cas de Los Angeles montre que l’absence de prévention et une réglementation inadaptée aggravent les impacts des catastrophes. L’Europe, mieux préparée, peut éviter de suivre cette trajectoire. Toutefois, cela exige une prise de décision collective éclairée et ambitieuse. Chaque acteur doit se demander comment il peut contribuer. Le secteur de l’assurance a un rôle à jouer en offrant des contrats favorables à l’adaptation au changement et à la prévention.